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Article publié dans le webzine de Septembre 2011

Bienvenue chez les Greeters!


Logement en chambre d'hôtes, en gîte ou en appartement, ripailles chez l'habitant : on ne voyage plus comme avant. Dans cet esprit, il est de bon ton de compter sur de simples citoyens pour une visite hors des sentiers habituellement battus par les touristes.

C'est ce créneau du tourisme dit participatif qu'occupent les Greeters. Ce mouvement spontané de gens désireux de faire connaître leur quartier et leur mode de vie aux visiteurs, a vu le jour à New York il y a près de 20 ans. Tout à fait dans l'air du temps, les Greeters essaiment un peu partout dans le monde. On en trouve à Chicago et à Houston, à Adelaide et à Melbourne, à Toronto, Buenos Aires, Belgrade, Berlin, La Haye et Bruxelles. En France, à Marseille, Nantes et ailleurs, ils tentent de suivre l'éloquent exemple de Parisien d'un jour.

Un ami à Paris

« Les gens que nous baladons sont plus des voyageurs que des touristes», déclare Bruno Pelletier, président de Parisien d'un jour, les Greeters de Paris. Nous mettons de côté les principales attractions de Paris pour nous attarder sur le Paris des Parisiens  que les visiteurs sont curieux de découvrir», poursuit-il.

« Parisien d'un jour », a commencé à offrir ses services le 1er juillet 2007. Depuis, ses guides bénévoles ont rencontré plus de 8000 visiteurs, dont 4500, seulement en 2010. L'organisme compte 200 bénévoles et espère en recruter 50 autres d'ici à la fin de l'année. Les bénévoles de Parisien d'un jour sont tous Parisiens et viennent d'un peu partout dans Paris. Presque tous les arrondissements sont représentés. « Il y a plus de bénévoles dans l'est de la ville, un phénomène qui est lié à une plus forte tradition associative dans ce coin de Paris », explique Bruno Pelletier.  Les bénévoles ne sont pas tous retraités, au contraire! 60% d'entre eux font toujours partie de la main-d'oeuvre active. Bruno Pelletier, lui, est cardiologue!

Les Parisiens intéressés à faire partie de l'équipe de bénévoles de Parisien d'un jour sont invités à une réunion d'information au cours de laquelle on leur présente la charte et les règlements de l'association. Ensuite, ils assistent à une balade conçue par un bénévole expérimenté avant de monter leurs propres circuits. On ne leur demande pas de connaissances encyclopédiques. Ils ne remplacent pas les guides conférenciers agréés, mais complètent d'une certaine façon leur travail. Ils ne visitent pas les monuments, mais s'attardent plutôt à faire connaître leur quartier et à répondre aux questions que les visiteurs se posent sur la vie quotidienne, le prix du m2 à Paris, les impôts, etc. Ils s'arrêtent par exemple dans leurs boutiques favorites, chez de petits artisans, ou initient les visiteurs au système d'autobus. Au terme de la visite, les visiteurs seront heureux d'avoir rencontré un Parisien sympa. C'est ainsi que, petit à petit, les Greeters contribuent à changer l'image des  Parisiens, ce qui était un des objectifs de la mairie de Paris en endossant ce projet. Quelques véritables amitiés se sont d'ailleurs liées à la suite de ces rencontres et se poursuivent de part et d'autre de l'Atlantique.

La formule plaît. À leur retour, les visiteurs sont priés de compléter un formulaire d'appréciation de leur balade, ce que font 70% d'entre eux, et le taux de satisfaction oscille entre 90 et 95%.

La clientèle, principalement formée de Nord-américains (60%), de Belges et d'Allemands, tend à se diversifier. « Auparavant, par exemple, on ne voyait les Japonais qu'en groupe, mais maintenant, ils s'aventurent à venir individuellement et nous contactent pour parfaire leur connaissance de Paris », remarque Bruno Pelletier. Les visites de Parisien d'un jour sont proposées en une douzaine de langues, dont l'anglais, l'espagnol, l'italien, le portugais, le néerlandais et le russe, mais Bruno Pelletier est déjà en quête de bénévoles parlant japonais! Côté développement, il veut proposer des balades accessibles aux personnes handicapées et des balades plus adaptées aux enfants et aux jeunes adultes.

« L'objectif est de demeurer dans la rencontre et le partage, mais nous sommes parfois sollicités par des entreprises auxquelles nous faisons alors payer nos services », poursuit Bruno Pelletier. Autrement, les balades de Parisien d'un jour sont gratuites, même si les dons à l'association sont acceptés. «Il n'y a qu'une infime minorité de voyageurs qui a recours à nos services parce qu'ils sont gratuits », conclut Bruno Pelletier.

Les balades se réservent à l'avance en complétant le formulaire affiché sur le site web de l'association : www.parisiendunjour.fr/. Ça vaut la peine de faire un saut à Paris.

Louise Gaboury