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Article publié dans le webzine de Août 2016

Rome. À la découverte du Testaccio gourmand


Plusieurs des millions de visiteurs qui convergent chaque année vers Rome souhaitent y découvrir l’authentique cuisine romaine et ses produits. 

Ceux qui espèrent la trouver au marché du Campo dei Fiori font fausse route. Oui, cette jolie place, dominée par la statue d’un moine brûlé sur place en 1600, est bien au cœur de la ville. Si elle est un lieu de rendez-vous nocturne de la jeunesse romaine, le matin, à l’heure du marché, elle est plutôt envahie de touristes qui y  achèteraient n’importe quoi en souvenir, des mini bouteilles d’une huile d’olive de troisième ordre au vinaigre balsamique à l’avenant.

Le meilleur est ailleurs

L’idéal est de combiner découverte d’un quartier typiquement romain que les touristes n’ont pas encore colonisé, et bonnes adresses gourmandes. C’est la mission que s’est donné Eating Italy qui propose une visite guidée du Testaccio,  un quartier associé au commerce du vin du temps des Romains et plus récemment aux abattoirs de la ville, maintenant fermés.

Les participants ont  rendez-vous sur la terrasse d’un bar de la Piazza Testaccio, animée ce matin-là comme tous les jours par la lente chorégraphie des dames âgées traînant leur cabas à roulettes et des mamans poussant leurs bébés vers le marché ou les commerçants du quartier.

Ce « foodtour » se révèle une extraordinaire façon d’explorer ce quartier un peu excentré de Rome à travers une série de lieux connus pour la qualité de leurs produits. La tournée commence par un arrêt à la pâtisserie Barberini pour goûter le cornetto avec lequel beaucoup de Romains commencent leur journée, et le tiramisu avec lequel ils terminent parfois un repas. Le guide, Domenico, est souvent interrompu par le défilé des clients qui viennent prendre leur café au bar.

Le groupe fait ensuite halte à l’épicerie fine Volpetti, un endroit mythique, pour une dégustation de quelques fromages et charcuteries, et d’un vieux vinaigre balsamique. Il passe ensuite chez son voisin Volpetti Più, une « tavola calda », sorte de cafétéria où on peut composer son plat avec des pâtes, de la viande et des légumes, ou manger un morceau de pizza.

Domenico s’arrête ensuite au cimetière protestant, à l’ombre de la pyramide de Caius Cestius, deux curiosités romaines voisines, hors des sentiers battus.  Il met ensuite le cap sur le marché du Testaccio où on fera goûter aux participants bruschetta, suppli et salade caprese, tout en bavardant avec les commerçants. Après un arrêt devant les anciens abattoirs, liés à l’origine d’un des fleurons de la cuisine romaine, la tripe, c’est l’heure des pâtes, un trio de Cacio e pepe, Carbonara et Amatriciana, des plats traditionnels romains qu’on dégustera chez Flavio al velavodetto, un restaurant très couru, creusé dans le flanc du Monte Testaccio, une colline artificielle faite de tessons d’amphores romaines. C’est autour de ce monticule que se concentre une partie de la vie nocturne du quartier, mais ça, c’est une autre histoire.

La visite se termine à la gelateria Giolitti, l’autre Giolitti, pas celui voisin du Pantheon qui figure dans tous les guides touristiques comme un lieu de pèlerinage, mais un lointain parent qui occupe le même local dans le quartier depuis 1914.

À la fois dense et agréable, la promenade dure près de quatre heures. Elle attire en général des gens déjà un peu familiers avec Rome, assez pour s’aventurer dans ce quartier périphérique quoique pas si lointain, à une vingtaine de minutes à pied du Circo Massimo.

Réservations requises. 75 euros par personne.

www.eatingitalyfoodtours.com/rome

Louise Gaboury