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Lyon et son côté sud, le pays du bien vivre


De par sa situation au confluent du Rhône et de la Saône, Lyon est une sorte de trait d'union entre le nord et le sud de la France. La Drôme, sa voisine d'en bas, est carrément méditerranéenne de coeur, sinon de géographie. Elles constituent, à elles deux, une charmante et différente invitation au voyage.

Lyon, l'autre Ville-Lumière

Phare gastronomique, mais également patrie des frères Lumière, Lyon est reconnue pour ses splendides illuminations, une tradition qui remonte au 8 décembre 1852. À cette date a eu lieu une manifestation spontanée des Lyonnais qui alignèrent sur les bords de leurs fenêtres et de leurs balcons des milliers de lumignons. L'événement est commémoré tous les ans pendant quelques jours autour de cette date par des illuminations plus modernes et plus spectaculaires qui perpétuent la tradition.

De la Croix Rousse, la colline qui travaille où s'étaient regroupés les canuts comme on appelait les ouvriers de la soie, à Fourvière, la colline qui prie, dominée par la basilique, c'est une ville qui se découvre à pied, surtout pour cheminer dans ses traboules, sortes de ruelles intérieures plus ou moins secrètes qui permettent de pénétrer le coeur de Lyon. Il y en a près de 150 dans la ville, un véritable réseau parallèle de raccourcis et d'abris en cas de pluie!

La riche histoire de Lyon fournit une foule de thèmes de visites. Le Vieux Lyon est inscrit sur la Liste du Patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1998. La ville deux fois millénaire préserve jalousement les aqueducs et les théâtres de Lugdunum, d'importantes ruines romaines datant de l'époque où elle était la capitale de la Gaule. Les visiteurs peuvent également suivre le fil de la soie, qui a fait la richesse de la ville, au Musée des tissus et des Arts Décoratifs, à l'Atelier de soierie et à la Soierie St-Georges, ou dévider la bobine du cinéma au nouveau et émouvant Musée Lumière installé dans la maison familiale des frères Lumière.

Lyon est une pépinière de chefs étoilés. On peut cependant trouver dans les Bouchons lyonnais une version plus populaire et plus abordable de la gastronomie locale. L'origine du terme bouchon remonte à l'époque où les auberges servant du vin en dehors des repas se signalaient par un bouchon de paille accroché à leur enseigne. Il s'agissait surtout des arrêts de malles postes et de diligences où, pendant qu'on bouchonnait leurs chevaux, les cochers étaient invités à venir boire un verre. On y va maintenant pour goûter la cuisine lyonnaise traditionnelle (grattons, salade, oeuf en meurette, civet de joues de porc, andouillettes, quenelles de brochet, cervelle de canut, etc.) arrosée de Beaujolais servi en cadole (format d'environ ½ litre). Dans certains bouchons lyonnais, on peut encore déguster un mâchon, le casse-croûte des canuts, composé de charcuteries arrosées de Beaujolais. L'association Les Authentiques Bouchons Lyonnais réunit 22 bouchons typiques qui adhèrent à une charte de qualité et de respect de la tradition. Ils sont reconnaissables à une plaque apposée sur leur devanture.

Douces les courbes des collines drômoises au nord et doux le vent qui fait onduler les vagues de lavande et frémir les feuilles des oliviers au sud. Douce, la vie dans la région. Ici, c'est déjà le sud de la France. Ça s'entend à l'accent et ça se voit dans les marchés qui ont des airs de Provence.

Sans trop s'éloigner du Rhône, au gré des petites routes, à travers des paysages d'une grande diversité, les voyageurs y découvrent des villages hors du temps où des cascades de fleurs égaient les vieilles pierres, et des musées et châteaux aussi variés qu'insolites.

Commençons par le Palais idéel du facteur Cheval situé à 80 kilomètres de Lyon, une extraordinaire oeuvre d'art brut classé monument historique en 1969 à l'instigation d'André Malraux. Né en 1836, Joseph Ferdinand Cheval, humble facteur rural à Hauterives, parcourt une trentaine de kilomètres à pied quotidiennement. Un jour d'avril 1879, son pied heurte une pierre à la forme bizarre. Il la ramasse et fera de même les jours suivants, cueillant d'autres pierres sur son chemin dans le but de construire le château de ses rêves, ce palais idéal. Pendant 33 ans, Cheval y consacrera 93 000 heures. Le résultat est impressionnant et rappelle un peu Gaudi et certaines sculptures indiennes. Étonnant pour quelqu'un de peu instruit qui n'est jamais sorti de sa région et n'a suivi que son instinct de bâtisseur! Voir aussi le tombeau que s'est construit Cheval au cimetière du village, un peu plus loin.

L'histoire de Romans, petite ville située près du vignoble de Tain l'Ermitage, est liée à l'industrie du cuir depuis plus de 400 ans. Établi dans l'ancien couvent de la Visitation, construit entre le XVIIe et le XIX e siècle, le Musée international de la chaussure de Romans retrace la passionnante histoire de la chaussure à travers une collection de 12 000 pièces parmi lesquelles figurent des sandales égyptiennes, des chaussures Louis XV, des bottillons pour les pieds mutilés des Chinoises, les pompes les plus extravagantes signées Hermès et Paco Rabane, et des souliers de célébrités comme la marquise de Pompadour, Grace de Monaco et Rudolf Noureïev.

Depuis les années cinquante, les industries locales se sont spécialisées dans la chaussure de luxe, soldée sur place dans les magasins d'usine des grands noms de la chaussure romanaise comme Stéphane Kélian, Charles Jourdan et Robert Clergerie. À ces boutiques s'est récemment greffé un centre commercial inspiré des « Factory Outlet Malls » américains. Baptisé Marques Avenue, il compte une quarantaine de magasins de marque, dont Dim, Cyrillus, Salamander et Armor Lux.

À Romans, il faut goûter la raviole, petit carré de pâte fine farci de Comté, de fromage blanc frais et de persil revenu dans du beurre et poché dans u n bouillon de poulet léger, et la pogne, une brioche en forme de couronne, les deux emblèmes de la gastronomie locale.

Dès Valence, il y a une certaine langueur et des effluves de midi dans l'air. Flânant dans la vieille ville, les promeneurs admirent la cathédrale et la curieuse Maison des Têtes datant de 1530, et découvrent le Musée des Beaux-Arts installé dans l'ancien palais épiscopal et riche d'une collection d'oeuvres variées, dont un Riopelle. Dans le charmant village perché de Cliousclat, plus au sud, la poterie est à l'honneur depuis des lunes grâce au gisement d'argile voisin.

Grignan, capitale de la correspondance

Le nom de Grignan, petite ville médiévale de la Drôme provençale, est associé à madame de Sévigné dont la fille unique avait épousé le Comte de Grignan. Supportant mal d'être éloignée de sa fille, la marquise lui écrivait presque quotidiennement. Cette épistolière émérite est morte au château, une ancienne forteresse devenue demeure de plaisance au XVIIe siècle, et a été inhumée à la collégiale Saint-Sauveur. En 1996, année du tricentenaire de sa mort, Grignan soulignait l'apport de la marquise à l'art épistolier en lançant un festival consacré à la correspondance.

Depuis, chaque année, au début de juillet, Grignan vit sous le signe de la plume. Rencontres littéraires, conférences, ateliers, lectures, spectacles, concerts et séances de signature ont lieu sur le parvis de la Collégiale, au château et un peu partout dans la petite ville. Des bouquinistes proposent leur marchandise à l'ombre de la statue de la marquise et des chambres d'écriture ont été disséminées ici et là dans la ville pour permettre aux festivaliers de renouer avec le genre. Ne perdant pas de vue le thème de l'écriture, Grignan abrite un petit atelier musée de la typographie tenu par un charmant monsieur qui tient à la fois du Père Noël et de Daniel Pennac : un personnage et un monde à découvrir.

Des châteaux, de la lavande, des olives, de la truffe et du vin

La Drôme est fière de compter également dans son patrimoine le château des Adhémar, converti en centre d'art contemporain. Il est situé à Montélimar, célèbre par ailleurs pour son nougat et ses belles allées provençales. Siège de l'Université du vin, le château de Suze-la-rousse, au coeur du vignoble, reçoit amateurs et professionnels désireux d'approfondir leurs connaissances en oenologie.

Routes du vin, de la lavande, de la truffe du Tricastin, ou de l'olivier : difficile de dire toutes les richesses de ce doux pays, la puissance des explosions de ses couleurs et de ses parfums, la musique de ses accents chantants, la douce griserie de ses vin, le simple bonheur d'y être et l'irrésistible envie d'y revenir...

Où loger?

Lyon : Grand Hôtel des Terreaux, un confortable 3 étoiles bien situé, à proximité du marché du dimanche matin et Boscolo Grand Hôtel, un très beau 4 étoiles, également bien situé (www.boscolohotels.com/).
Cliousclat : La treille muscate, un hôtel 2 étoiles très mignon (www.latreillemuscate.com/)
Grignan : Le Clair de la Plume, un charmant petit hôtel (www.clairplume.com/), La maison du moulin (www.maisondumoulin.com/), une chouette maison d'hôtes, ou La Taulignane, un beau grand gîte situé à Taulignan, le village voisin (www.gites-de-france-drome.com/, gîte no 348003).
Pour informations supplémentaires : www.franceguide.com/, www.lyon-france.com/ www.drometourisme.com/

Louise Gaboury