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Article publié dans le webzine de Décembre 2012

Parcours Fritkots


Les baraques à frites, aussi appelées friteries ou fritkots en bruxellois, embaument les coins de rues, les places et les kermesses. On y fait souvent la file avec impatience en salivant à l'avance, avant d'enfin tenir entre les mains le sachet de papier plein à ras bord de bâtonnets dorés, salés et croustillants que l'on dévore immédiatement avec les doigts. On y ajoute parfois une grosse cuillérée de sauce douce ou piquante. Dès qu'on y goûte, un grand silence se fait, éloquent de la qualité du moment.

Top 10 des friteries bruxelloises

Les adresses ci-dessous ont été compilées par les auteurs de l'application Top49 Fritkots Bruxelles. Cette application vous permet de retrouver les fritkots sur une carte, de voir en un coup d'oeil lesquelles sont ouvertes à cette heure-ci, de connaître l'itinéraire qui y mène. Top49 Fritkots Bruxelles, c'est aussi des textes amusants, des fiches techniques complètes et un "dictionnaire illustré de la frite" qui vaut le détour !

1. Frit Flagey

Succès et incertitude d'une baraque à frites. ?Dans la mythologie bruxelloise, la place Flagey est indissociable de son célèbre fritkot. Le propriétaire du Frit Flagey a longtemps souffert des travaux à rallonge. Mais aujourd'hui tout est oublié. La place est à nouveau splendide. Et le parking souterrain fonctionne ! La récente augmentation de loyer n'a donc pas posé de problèmes.

Place Flagey

2. Chez le Grec

Madeleine chez le Grec?" Ce soir j'attends Madeleine, on prendra le tram trente-trois pour manger des frites chez Eugène. Madeleine elle aimera ça..."En 1997, M. Moraitis reprend les rênes du célèbre fritkot et n'hésite pas à en changer le nom. Et après tout pourquoi pas, si les frites sont bonnes et l'accueil sympathique ? Un peu plus loin, en suivant le boulevard Maurice Herbette, le passant arrivera square Henri Rey, terminus historique du 33. Le long des murets, les paroles de " Madeleine " sont gravées dans la pierre bleue qui borde les allées. Le tram 33 a disparu, mais l'ombre du Grand Jacques est toujours là...

Square des Vétérans Coloniaux

3. Friterie Kessner

Qu'est ce qu'une bonne frite ? ?Qu'est ce qu'il faut pour concocter une bonne frite ? Tout d'abord une matière première impeccable : de la graisse de boeuf et une bonne patate. Et ce n'est pas Taso Kessner qui dira le contraire. Il gère le fritkot en face de l'hôpital Brugmann depuis 1974 et, chaque matin, le rituel reste le même : Taso lance quelques tubercules dans l'huile bouillante. " Selon la couleur qu'une pomme de terre prend à la cuisson, on peut déduire pas mal de choses " prétend le gaillard. " Trop ou trop peu de sucre, ou d'amidon par exemple... Finalement, qu'est ce qu'il faut pour goûter une bonne frite ? Aller chez les Kessner.

15 Place A. Van Gehuchten

4. Charles

Invasion bancaire sur le pays des frite. s?En 1956, Charles installe sa roulotte sur la place Dumon durant la froide saison. Idée de génie ! La mayonnaise prend tout de suite. Mais, en 50 ans, les environs ont beaucoup changé... Coiffeurs et magasins de parfum ont envahi le quartier d'ouvrier et les champs de patates. Autour de la place Dumon, on trouve désormais huit banques ! A Stockel, les personnages de Tintin couvrent les murs de la station de métro. La friterie Charles fait d'avantage penser au village gaulois de Goscinny, entouré par les garnisons romaines. La friterie Charlix résiste encore et toujours aux envahisseurs.

Place Dumon

5. Barrière de Saint-Gilles

La barrière, le péage agréable?Au 18e siècle déjà, les voyageurs s'arrêtaient à la Barrière de Saint-Gilles. L'endroit était stratégique. Les autorités communales ne se priveront pas de l'exploiter : un droit de passage est rapidement instauré. D'où le nom actuel. Depuis plus de 30 ans, le fritkot de la Barrière de Saint-Gilles perpétue la tradition. Touristes, riverains, passants, pélerins, tous s'arrêtent pour payer la dîme en échange d'un précieux cornet.

Avenue du Parc

6. Fontainas

Fontainas, la friterie de Barack Obama ?En 2010, le monde entier découvre Wikileaks. En juillet, ce site internet spécialisé dans la divulgation d'informations top secrètes dévoile que Giorgio et Polyxeni Barzakis fournissent en secret de nombreux généraux américains en frites arrosées de mayonnaise. Alors que le G5 signe le Pacte des Cervelas (" Tous pour la frite, rien sans une sauce "), un incroyable lobbying va réussir : les pays de l'Otan annoncent que Bruxelles accueillera le nouveau centre opérationnel. Le câble dévoilerait que Barack Obama a été convaincu par les fricadelles de la friterie Fontainas. Info ou intox ? Un cornet du Fontainas ne se refuse en tout cas jamais. Et ça, ce n'est pas une rumeur.

1 Rue Fontainas

7. Maison Antoine

Antoine, la machine médiatique s'affole. ?La limousine s'arrête. Une des portières aux vitres teintées s'ouvre et, soudain, apparaît Georges Clooney. Il sourit à la foule amassée derrière les balustrades. C'est en exhibant les mêmes dents blanches que dans la pub Nescafé que la star parcourt le tapis rouge en direction d'un guichet de la Maison Antoine. En chemin, il salue Roger Federer qui tient dans les mains un énorme cornet de frites sauce béarnaise... Bien sûr, tout ceci est une fiction. La Maison Antoine a la réputation d'attirer de nombreuses célébrités qui désirent goûter aux "meilleures frites de Belgique ", mais Hollywood se fait attendre...

Place Jourdan

8. De Corte

Le Sporting Club d'Anderlecht, c'est 30 titres de champions de Belgique, 102 années d'existence, 29 participations à la Ligue des Champions. Dont une demi- finale lors de la saison 85-86. Pas mal... Patrick De Corte, inconditionnel des Mauves, en est visiblement fier. D'ailleurs, depuis le 30e titre national du Sporting, il a affublé tous ses employés d'un magnifique sweat-shirt mauve. Mais Patrick n'a pas non plus à rougir de son palmarès. Les De Corte sont à la frite ce que les Vanden Stock sont au football. La dynastie De Corte, c'est cinq générations de frituristes ambulants, 118 ans d'expérience, des milliers de foires, des dizaines de sauces.

Rue Charles Demeer

9. Friterie du Bourdon

Quand la patate se transforme en or?Alain, le tenancier de la friterie du Bourdon, déjà récipiendaire de la mythique croix d'argent de l'Unafri, l'Union nationale des frituristes, est récemment devenu chevalier de l'ordre... " J'épluche encore les patates moi-même et j'ai une petite botte secrète lors de la pré-cuisson " lâchera Alain. Sans en dire d'avantage. Les titres d'officier ou de grand-officier, eux, requièrent des " prestations exceptionnelles en faveur du secteur de la friterie ". Au travail, mon garçon !

Chaussée d'Alsemberg

10. Clémentine

Il était une fois... Clémentine. ?Il était une fois un fabuleux sorcier de la frite. Antoine n'avait pas son pareil pour commander aux patates et aux huiles. Menant à la baguette la célèbre maison portant son nom, Antoine avait une fille, Clémentine. La fillette, tombée dans la marmite quand elle était toute petite, avait hérité du savoir-faire paternel. Jusqu'à travailler toute une période à la Maison Antoine. Mais un jour, la petite Clémentine - devenu grande - revend à sa soeur sa part de la friterie familiale et s'en va fonder la sienne propre. Ce sera à Uccle, sur la place Saint-Job. Après une quinzaine d'années, " Clem " se met en quête d'un repreneur pour sa célèbre baraque. Une formalité ! L'affaire est florissante. Philippe, restaurateur dans le quartier, cherche justement un nouveau défi.

Place Saint-Job

Louise Gaboury