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Pernes les Fontaines comme au 19e siècle


Depuis plus de 30 ans, ce petit bourg provençal aux 40 fontaines, berceau des traditions comtadines, célèbre en septembre avec brio ses «Patrimoines».?Un rendez-vous incontournable et inégalé par la richesse de ses animations et sa mise en scène.?Pendant près de trois jours, du 14 au 16 septembre, Pernes Les Fontaine se métamorphose, derrière ses remparts, pour revivre l'ambiance villageoise de la fin du XIXe siècle.?Elle devient un immense espace piétonnier où chaque villageois fait revivre l'atmosphère d'antan et retrouve ainsi ses racines et les valeurs ancestrales..?Les ruelles, les places, les commerces vivent au rythme d'autrefois, avec cette sérénité retrouvée des déplacements en calèche ou à vélocipède...

Ainsi la magie s'opère. La ville d'eau subit une véritable métamorphose et les habitants en sont les principaux artisans.?Parés du costume traditionnel comtadin, ils poussent leur génie créatif dans de telles reconstitutions que l'âme de leurs aïeuls en transparaitrait presque !?Cette fête est un bel hommage, puissant et respectueux, au travail et aux savoir-faire de ces hommes et des ces femmes qui ont façonné le Comtat Venaissin et dont les habitants rappellent aujourd'hui les valeurs humaines et celles du travail bien fait.

Rien n'est crée, les habitants remettent en place une logique immémoriale. ?Trois jours pendant lesquels le village vit au rythme de banquets à la ferme comme jadis, du pressage du vin à l'ancienne, de la transhumance des moutons, des lavandières autour des fontaines, des commerces qui affichent façade et vitrine d'autrefois avec le bureau de poste, l'imprimerie, le garage, la bouqueterie... . Dans les rues, chacun s'affaire, la cardeuse recoud les matelas, le rémouleur affûte les couteaux, le photographe saisit l'instant, le forgeron manie le marteau et la brodeuse le fil...

Cette reconstitution est aussi une invitation à la redécouverte d'une agriculture locale, pour relier le citoyen à son territoire, avec une gastronomie rurale qui valorise le Petit Epeautre, la vigne et l'olive, le miel, l'élevage ou encore le psyllium de Provence, cette plante cultivée pour ses graines utilisées en médecine pendant des siècles et abandonnées dans les années 60 au profit de produits pharmaceutiques industriels...??Véritable ciment de l'unité pernoise, cette fête est bien plus qu'un témoignage d'une histoire, d'une économie ou d'une architecture... elle est le sentiment présent d'appartenance à un passé commun.

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Louise Gaboury