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Article publié dans le webzine de Mai 2015

Carte postale de Venise


Je vous écris de Venise, une ville splendide et serenissime que j'ai décidé de mieux connaître en y passant 10 jours. Ayant bénéficié des tarifs exceptionnels d'Air France au lendemain de la grève des pilotes l'automne dernier, j'ai "survécu" à celle des contrôleurs aériens français pour arriver à Venise au jour prévu avec seulement un peu de retard...

À partir de là, la ville m'appartenait, enfin presque. Il y a déjà beaucoup de monde ici! Il faut parfois jouer du coude aux approches de la Piazza San Marc, du Ponte Rialto et du pont où se prennent les photos du fameux Pont des soupirs.

À date, je n'ai pas chômé, moi, pourtant adepte du "slowtravel". Grâce à une amie, Vénitienne d'adoption depuis près de 30 ans, j'ai pu visiter les somptueux locaux de l'Alliance française, dans l'ancien casino (petite maison) d'une noble vénitienne. Elle m'a également emmenée voir les expositions du Palazzo Grassi et de la Punta della dogana, qui tiendront l'affiche tout l'été.

J'ai visité plutôt deux fois qu'une le Palais des doges, la première fois, m'attardant à ses passages secrets avec Walks of Italy, toujours impeccable (www.walksofitaly.com), et la seconde avec Martina, qui guide souvent les clients de Solbec et Chanteclerc et trouve les Québécois très sympathiques. Martina m'a également fait visiter la cathédrale San Marco et m'a entraînée dans une belle passeggiata (promenade) autour de la place, jusqu'au Rialto et puis, au campo San Giovanni e Paulo, me racontant des anecdotes et me pointant au passage les bars et restos intéressants.

J'ai également fait une chouette visite guidée sous le thème des cichettis, ces tapas vénitiens qu'on sert à l'apéro: belle façon de découvrir la Venise des Vénitiens, autour de ses spécialités culinaires (www.monicacesarato.com)

Loin de la foule déchaînée

Il y a effectivement beaucoup de monde ici. Asiatiques, Français, Allemands et groupes d'enfants, ils déferlent sur les ponts et dans les étroites ruelles vénitiennes et exaspèrent déjà les Vénitiens qui doivent, à cause de cette circulation humaine, compter plus de temps pour leurs déplacements en ville. La saison des croisières n'est pas encore lancée, mais j'ai aperçu un bateau de CroisiEurope amarré à un endroit statégique de Venise, il y a quelques jours.

Il y a moins de monde dans les îles de la lagune, au moins dans certaines d'entre elles... Comme à Torcello, à Sant'Erasmo ou à San Michele ou San Francesco del deserto. À l'orifine, du temps des doges, il semble que chaque île ait sa vocation. À Murano, c'était le verre, à Burano, la pêche, par exemple et à Sant'Erasmo, la culture et la mission de nourrir Venise.

À 25 minutes en vaporetto de Fundamenta Nova, on se sent sur une autre planète! Il y a des champs, des vignes, des vergers, une étroite route, des tracteurs, un petit hôtel de 15 chambres qui fait aussi restaurant et met en vedette les produits locaux, et même une plage que les Vénitiens fréquentent les dimanches d'été. Y pousse une variété unique d'artichaut, petit et violet qui bénéficie d'une appellation contrôlée et protégé par Slowfood. On s'y promène à vélo ou à pied. Les gens du cru utilisent le triporteur.

Même dépaysement à Torcello, près de Burano, à découvrir pour savourer le calme, et visiter la cathédrale Santa Maria Assunta qui date du VIIe siècle.

Les îles de la lagune attirent également les investisseurs du secteur hôtelier qui ne peuvent résister à la tentation d'offrir une île privée à leurs clients. À preuve, le St.Regis San Clemente, logé dans un ancient couvent devenu hôpital et adossé à une église d vieille de 1000 ans, et le JW Marriott, qui occupe l'Isola delle rose... Là, luxe, calme et volupté, loin de la foule déchaînée...

Louise Gaboury