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Article publié dans le webzine de Octobre 2016

La passeggiata, l’âme de l’Italie


J’adore l’Italie, mais je ne l’aime jamais autant qu’à l’heure bénie de la passeggiata. C’est à cette heure-là que j’ai découvert Grosseto, en Toscane et que je suis tombée amoureuse de cette ville. C’est aussi mon dernier souvenir de cette ville, quand, revenant de sienne en bus, je me suis de nouveau sentie mêlée à la foule.

La passeggiata, peut être décrite comme une longue promenade de fin de journée, au cours de laquelle les Italiens profitent du temps entre la fin de la journée de travail et le repas du soir. Ils rencontrent leurs voisins et amis, s’arrêtent pour discuter ou le temps de déguster une glace ou de prendre l’aperitivo. La passeggiata se fait habituellement sur une rue piétonne du centre, ou sur une place, ou alors en bord de mer.

C’est l’endroit et le moment de voir et d’être vu. La fin de semaine, surtout le dimanche, ils soignent particulièrement leur tenue et enfilent leurs plus beaux habits. C’est parfois un véritable défilé de mode pour toute la famille.

Mon premier contact avec cette adorable coutume, a eu lieu à La Spezia, au sud de la Ligurie. J’avais choisi d’y loger pour découvrir les Cinque Terre. Un ami m’avait mise en garde : « c’est une ville ouvrière sans charme ». J’ai persisté parce que j’avais envie d’être où les gens vivent plutôt que dans un pittoresque mais trop touristique village des Cinque Terre.

Je ne l’ai pas regretté. Seulement pour la passeggiata, la ville valait la peine. Je ne m’en suis pas lassée au cours des cinq jours que j’ai passés là. Shopping de fin de journée, petits rassemblements de familles et d’amis ponctués de cris de joie, enfants arborant leur gelato, adultes attablés aux terrasses sirotant un apéro accompagné d’antipasti qui interpellent leurs amis en train de « passeggiater »… C’était plus humain et moins artificiel qu’à Rapallo, où la passeggiata était plus le fait des villégiateurs.

Un autre de mes beaux souvenirs de passeggiata est celle que j’ai vécue à Milazzo, en Sicile, l’année dernière. C’était un jour férié, le 2 juin, Fête de la République, et je devais passer par cette ville en revenant de Lipari pour prendre le train pour Trapani tôt le lendemain matin. Je pensais trouver une ville endormie, mais non ! En sortant du château de Milazzo où j’avais rencontré un personnage extraordinaire, je me suis retrouvée sur la promenade de bord de mer. Toute la ville s’y était donné rendez-vous, jeunes et vieux, bandes de jeunes, familles et couples âgés. Ils marchaient lentement et s’arrêtaient ici et là, s’assoyaient, repartaient, selon une chorégraphie qui semblait parfaitement réglée.

Et vous, vous avez de jolis souvenirs de passeggiata ?

Louise Gaboury