Elle n'a pas le panache de Genève ni la vitalité de Zurich, mais sa personnalité est loin d'être en berne... Cette belle d'autrefois fondée à la fin du XIIe siècle aurait toutes les raisons de se prendre au sérieux avec son glorieux passé, son statut de capitale et ses monuments bien conservés. Et pourtant...
La ville ancienne est inscrite depuis 1983 sur la liste du Patrimoine mondial de l'Humanité de l'Unesco qui a ainsi reconnu cet exceptionnel exemple d'architecture médiévale. Ses six kilomètres d'arcades, témoignages de son riche passé marchand, abritent maintenant la foule moderne qui se presse entre la gare et le Parlement.
Berne rend hommage à deux illustres figures contemporaines, Paul Klee et Albert Einstein. L'un est né dans la région, l'autre a vécu ici. Logé dans un édifice ancien, le musée consacré à Albert Einstein s'attarde à raconter la vie de ce grand homme et à vulgariser la théorie de la relativité, qu'il a élaborée dans cette ville. Signé Renzo Piano, le résolument moderne Centre culturel Paul Klee conserve la plus importante collection d'oeuvres du peintre, né près de Berne.
Le temps qui passe fait... sourire
La tour de l'horloge qui domine la vieille ville est un de ses plus beaux monuments. Depuis le XVIe siècle, elle donne l'heure juste aux Bernois. À chaque heure, elle s'anime joyeusement: trois minutes avant l'heure, des figurines peintes bougent, le coq chante donnant le signal au défilé des ours au son des cloches du fou du roi. Le coq hurle encore et le dieu Chronos retourne son sablier. Alors seulement résonnent les coups qui sonnent l'heure. Chronos compte les coups et le coq chante une troisième et dernière fois et le spectacle est terminé.?Un peu fou, non ? Mais ce n'est pas tout.
Côté givré
Sous ses strictes apparences bourgeoises et protestantes, Berne garde un brin de folie, à preuve cette famille d'ours grassement entretenue dans les limites de la ville au nom de la tradition, l'ours étant l'animal héraldique de la ville. Selon la légende, l'ours aurait été le premier animal abattu sur les lieux par son fondateur, le duc Berchtold von Zähringen. La tradition de garder des ours vivants dans une fosse de la ville remonte à la bataille de Novara en 1513. Les Bernois victorieux rapportèrent un ours vivant comme butin de guerre. Depuis sa création, la fosse aux ours a été déménagée quatre fois. L'endroit est un lieu très fréquenté par les touristes, mais également par les Bernois, très attachés à leurs ours...