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Parisien d’un jour : le Paris des Parisiens


Oublions la Tour Eiffel et l'Arc de Triomphe! Suivons plutôt les bénévoles de Parisiens d'un jour dans les rues des quartiers où vivent les Parisiens.


Le programme de visites guidées gratuites de l'association Parisien d'un jour permet aux touristes de passage dans la Ville lumière d'entrer en contact avec d'authentiques Parisiens qui leur font découvrir petites places provinciales, passages presque secrets et lieux historiques hors des sentiers battus.

Incursion dans le Quartier Latin


« C'est central, bien desservi par les autobus et on y trouve encore une vie de quartier », explique Jean-Michel, qui me dévoile ce jour-là les secrets du quartier qu'il habite depuis plusieurs années. S'il déplore l'envahissement de la rue Mouffetard par les vendeurs du temple et les touristes, il y reste attaché. « C'est une des plus anciennes rues de Paris. On pense qu'elle existait déjà à l'état de piste à l'époque du néolithique », m'informe-t-il. « Les troupes de César ont été arrêtées tout à côté par les marécages. Très chic, au Haut Moyen Âge, le quartier a périclité jusqu'après la guerre. »
Mon guide évoque les histoires et légendes liées à l'église Saint-Médard, pousse quelques portes pour me fait voir des ruelles maintenant fermées qui rappellent les traboules lyonnaises, et m'emmène admirer le jubé de l'église Saint-Étienne du Mont et la chapelle du Collège irlandais. « Tous les pays d'Europe voulaient avoir leur collège sur la montagne Sainte-Geneviève», précise-t-il. Longtemps au coeur de la vie intellectuelle de l'Europe, le quartier garde la mémoire de ses habitants célèbres dont Ronsard et Du Bellay, et plus récemment, Hemingway.

Coup d'oeil sur le XIe arrondissement

Martine, jeune retraitée passionnée d'histoire très impliquée dans la vie du quartier, me révèle quelques-uns de ses charmes cachés et de ses particulatrités. Partant de la limite de l'ancien village Charonne, elle pointe au passage un des derniers meublés à prix modiques du quartier. Elle m'entraîne ensuite dans le jardin sur lequel donne la maison du « docteur » Jacques Belhomme, un aliéniste qui, en posant des diagnostiques de maladie mentale, aurait épargné la guillotine à quelques aristocrates pendant la Révolution.


Au cours de la promenade, Martine raconte la petite histoire de la Folie Titon (villa extravagante, usine de papier peint et premier envol de montgolfière!). Notre balade nous conduit finalement à une cour industrielle sauvée des griffes des bâtisseurs de lofts par la Ville de Paris qui entend garder les artisans dans ses murs, préservant ainsi la tradition artisanale du quartier. Les locaux en instance de rénovation sont loués à bas prix à des artisans, comme ce doreur qui fabrique et restaure des encadrements en bois sculpté et dont l'équipement et le matériel requièrent beaucoup d'espace, un luxe inouï à Paris. Nous y rencontrons également un matelassier passionné de cinéma dont l'atelier accueille six fois par année le ciné-club des artisans.


« Les visites changent selon les intérêts des participants, le moment de l'année, le jour de la semaine et les disponibilités des gens qu'on peut rencontrer », commente Martine. « Il m'arrive de recommander un événement ou un resto, mais je recommande parfois plutôt d'éviter tel resto! », s'exclame-t-elle. Et on peut sans crainte lui faire confiance!
Informations pratiques
Parisien d'un jour, fondé en juillet dernier en partenariat avec la Ville de Paris, regroupe une cinquantaine de bénévoles, Parisiens de naissance ou d'adoption, tous amoureux de leur quartier et de leur ville.
Limitées à six participants, les visites sont gratuites. Les bénévoles ne sont pas autorisés à accepter les pourboires. Les participants peuvent toutefois leur remettre un don destiné à l'Association, ou, à la rigueur, un petit cadeau venant de leur pays d'origine.
Parisien d'un jour est affilié au réseau Greeters qui regroupe une dizaine d'associations de ce type créées notamment à New York, Chicago, Melbourne, Adelaïde et Buenos Aires.
Il faut s'inscrire entre une et deux semaines à l'avance en complétant le formulaire affiché sur Internet. Une confirmation est envoyée par courriel précisant le lieu et l'heure du rendez-vous et le nom et les coordonnées du bénévole.
Pour infos et inscription : www.parisgreeter.org/

Louise Gaboury