Partager sur Facebook Partager sur Twitter Partager sur Google Plus Partager sur Flipboard
Article publié dans le webzine de Janvier 2016

Destinations et tendances 2016


Chaque fin d’année entraîne son lot de prévisions de toutes sortes, et le merveilleux monde du voyage ne fait pas exception. Quel pays, quelle ville ou quelle région figurera au palmarès de l’un ou l’autre des gurus qui sondent les tendances, et des magazines qui servent de bible à cette occasion? Je me suis inspirée des listes de Lonely Planet, Travel + Leisure et Fortune., etc. Certains ratissent plus large que d’autres, sans doute de peur de se tromper…

Les événements de 2015 ont une influence sur les pays qu’on a envie ou non de visiter. Les attaques terroristes qui se multiplient, par exemple, ont pour résultat de mettre certains pays à l’index. On ne saura bientôt plus où donner de la tête. Si New York a survécu aux événements du 11 septembre 2001, Paris sortira sans doute grandie des attaques de 2015. Ceci dit, ni la Ville-lumière, ni la Tunisie, ni l’Égypte, ni la Turquie ne figurent sur les principales listes…. Par ailleurs, l’Iran, qui revient de loin, en est. Fort d’un impressionnant patrimoine protégé par l’Unesco, le pays risque de créer le « buzz ». Autre « come back » : Détroit.

Certaines destinations sont habituées de ces listes (l’Australie, par exemple, si grande qu’il y a toujours quelque chose de nouveau à découvrir, mais aussi les Etats-Unis et le Japon). D’autres en sont parce qu’elles accueillent un événement exceptionnel (l’année sainte à Rome), ou se distinguent parce qu’elles deviennent plus faciles d’accès (nouvel aéroport à l’île Sainte-Hélène, lieu d’exil de Napoléon, et Cuba, maintenant permise aux Américains), ou au contraire parce qu’elles se situent hors des sentiers battus (l’Auvergne, par exemple).

Dans d’autres cas, on redécouvre des beautés millénaires, sans raison, comme ça (Sicile). Quelques villes dites « secondaires » prennent leur revanche sur les grandes capitales. Paris n’y est pas, ni Amsterdam,  Londres, et Bruxelles, mais Lille, Rotterdam, Manchester, Liège et Gand, oui. Rio de Janeiro est pourtant présente. D’autres destinations y sont pour l’urgence de les découvrir avant qu’elles ne soient envahies par des hordes de touristes (Kotor, au Montenegro et quelques autres pays de l’Europe de l’Est). Wroclaw, en Pologne est d’ailleurs Capitale européenne de la culture cette année avec Saint-Sébastien..

Le cinéma fait toujours son petit effet. Le livre de la jungle de Rudyard Kipling sera porté à l’écran en 2016, ce qui devrait inspirer bien des voyages. Parlant jungle, les mésaventures du dentiste-chasseur auront peut-être freiné les ardeurs des prédateurs. Ce n’est sans doute pas un hasard si le Botswana, pays stable et respectueux de sa faune se retrouve au palmarès de Lonely Planet.

De nouvelles clientèles donnent le ton

Les hôteliers, voyagistes et destinations devront s’adapter pour séduire des clientèles de plus présentes, les femmes voyageant seules et, surtout, les incontournables « Milléniaux ». Ces « jeunes » nés après le début des années 1980 risquent de dicter les tendances. On estime qu’en 2020, ce segment de voyageurs effectueront 320 millions de voyages internationaux, une hausse de 47% sur 2013.

Les « Milléniaux »  sont demandeurs de techno. Ils l’utilisent autant pour planifier leur voyage que pour le bonifier à destination. Pour eux la wifi à l’hôtel, ou sur le bateau, est un must. Ils ne boudent pas le luxe, ni les transporteurs à rabais, mais ne sont pas plus fidèles aux transporteurs qu’aux hôteliers. Ils recherchent les expériences d’hébergement uniques et privilégient les hôtels qui proposent des endroits de socialisation, pour rencontrer d’autres voyageurs. Ils voyagent en quête d’expériences authentiques et sont adeptes du tourisme collaboratif qui les met en lien avec les populations locales. Ils veulent apprendre et poursuivre leurs intérêts (cuisine, vin, etc.), en voyage.

Même s’ils n’ont pas inventé le concept, ils jumellent plus volontiers les voyages d’affaires avec le plaisir (bleisure), ce qui est typique de cette génération qui vise l’équilibre travail-famille.

Ils voyagent peut-être avec leurs parents baby-boomers, puisque les voyages multi-générationnels continuent d’être populaires et combinent ces deux segments de marché. Oups ! Étincelles en vue ? Une chance qu’ils ont en commun un préjugé favorable au spa et au bien-être, de quoi aider tout ce beau monde à relaxer et à détendre l’atmosphère…

Beau fixe ?

On croit que les tarifs hôteliers, le prix des billets d’avion et des autres moyens de transport resteront stables, et même, comme dans le cas des croisières fluviales, légèrement à la baisse. On voit pas de répit dans la hausse de popularité des croisières, quelles qu’elles soient. Si ce n’était du nuage noir du terrorisme, qui risque de faire partie de la donne, tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Louise Gaboury