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Article publié dans le webzine de Mai 2010

Le château de l’archiduchesse


L'assassinat de ses arrière-grands-parents, l'archiduc François-Ferdinand et la princesse souveraine Sophie le 28 juin 1914 à Sarajevo entraîna le monde dans la Grande Guerre. Descendante des Habsbourg par son père, François-Ferdinand, et de la famille royale du Luxembourg par sa mère, la princesse Élisabeth fille de la grande-duchesse Charlotte, Anita Hohenberg entretient la mémoire de ses célèbres ancêtres au château d'Arstetten, où ils avaient choisi d'être inhumés.
Situé en Basse-Autriche, près de la Wachau, inscrite au Patrimoine mondial de l'humanité, le château d'Arstetten domine le beau Danube bleu. Ce qui n'était au XIIIe siècle qu'une ferme fortifiée, a pris son allure actuelle couronnée de spectaculaires bulbes orientaux dans les années 1910, quand le château est devenu le refuge de François-Ferdinand et Sophie. Peu préparé à régner, l'archiduc, neveu de l'empereur François-Joseph, s'était retrouvé héritier de la couronne après la mort du fils de l'empereur, Rudolph, à Mayerling, et de son frère, Maximilien, au Mexique. Après son mariage d'amour avec une noble qui n'était pas de sang royal, François-Ferdinand a mal supporté l'attitude hautaine des Habsbourg envers son épouse. Ils se sont donc retirés au château d'Arstetten avec leurs trois enfants. L'archiduc y avait fait aménager une chapelle pour que Sophie, qui n'aurait pas droit au caveau royal viennois à sa mort, soit enterrée avec lui sur place. Après le drame, malgré des funérailles officielles en présence de l'Empereur à Vienne, l'inhumation s'est faite là, dans l'intimité. Il est possible de visiter la crypte puisque le château a depuis été converti en musée à la mémoire de l'archiduc, devenu bien malgré lui un personnage historique. La collection permanente raconte la vie de François-Ferdinand, en s'attardant surtout sur son côté humain, à travers une abondante variété d'artefacts : photos, objets personnels, meubles, souvenirs, armes, dont une copie du pistolet meurtier etc,. La collection comprend même les factures des cadeaux achetés par le couple pour ses enfants dans le souk la veille de l'assassinat, et le film d'archives de l'attentat qui a changé la face de l'Europe. C'est tout un chapitre de l'histoire contemporaine qui défile sous nos yeux dans ce musée sans prétention qui se targue de survivre sans subventions. À la collection permanente s'ajoute cette année une exposition intitulée « Où même l'empereur doit aller! » qui retrace l'évolution des .... toilettes. Le château est ouvert d'avril à novembre. www.schloss-artstetten.at
Louise Gaboury