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Article publié dans le webzine de Octobre 2008

Un visage ami dans une ville étrangère

L'idée est sympathique. On nous propose de visiter une ville autrement que dans un bus bondé où un haut-parleur défile en cinq langues les attraits d'une ville pour un auditoire hétéroclite dont la tête oscille docilement de la droite pour admirer l'incontournable musée untel, à la gauche pour s'émerveiller devant l'historique église machin.

L'alternative? Un service de guides non professionnels bénévoles recrutés par des organismes affiliés à Global Greeter parmi les résidents locaux les plus enthousiastes et les plus amoureux de leur ville ou de leur quartier. Pour le moment, on trouve des « greeters » à New York, Buenos Aires, Toronto, Chicago, Houston, Fairbanks, Adelaide et Melbourne.

Les visiteurs désirant se prévaloir de ce service gratuit doivent contacter l'organisme local à l'avance par Internet et faire part de leurs disponibilités, de leurs intérêts (architecture, théâtre, jardins, etc.) et de la langue dans laquelle ils aimeraient que se déroule la visite. Il faut s'y prendre au moins un mois à l'avance pour New York, par exemple, où l'organisme est très sollicité par les visiteurs internationaux.

Les visites se font individuellement ou en petits groupes et durent généralement entre deux et trois heures. Normalement, le « greeter » vient chercher le visiteur à son hôtel. Les déplacements se font à pied, en taxi ou en transport en commun, quoique certains « greeters » proposent le vélo comme mode de transport. Une passe de transports en commun peut être fournie, comme c'est le cas Toronto par exemple. Autrement, c'est au visiteur d'assumer ses frais de transport. Il paiera aussi l'entrée au musée ou sa boisson, s'il s'arrête dans un café où rien ne lui interdit de payer un verre à son « greeter ». Autrement, le guide bénévole ne reçoit aucune rémunération et n'est pas autorisé à accepter de pourboire. Les visiteurs leur offrent parfois un petit souvenir de chez eux. Jamie Maxwell, responsable du programme à Toronto, rapporte qu'un client enthousiaste a déjà fait un don de 50$ à l'oeuvre caritative préférée de son guide! Ce n'est donc pas la gratuité du service qui attire la clientèle!

Un accueil personnalisé

À Buenos Aires, Veronica nous a notamment conduits à la tombe d'Evita Peron, nous a fait visiter le quartier design, montré la petite salle du café Tortoni où on peut voir du tango le soir, et amenés au Teatro Colon pour réserver à l'avance des billets pour la visite guidée.

Elle nous a ensuite amenés à l'école d'hôtellerie où elle étudie, et présentés à un de ses professeurs qui nous a recommandé un petit restaurant confidentiel caché dans l'immeuble de la Société centrale des architectes, avenue Montevideo.

Jean-Paul, francophone né dans le nord du Maine et retraité de la Bibliothèque municipale de New York, est toujours heureux de livrer aux visiteurs les secrets de son quartier, Brooklyn, situé en dehors des sentiers habituellement battus de Manhattan. Il n'est pas le seul « greeter » new-yorkais francophone, puisque le cinquième d'entre eux parlent la langue de Molière...

Les « greeters » rencontrés étaient bien informés, charmants et enthousiastes. Ils adorent cette activité et sont une mine de renseignements pour les visiteurs étrangers. Voilà une façon agréable d'aborder une ville inconnue, en sachant que quelqu'un nous y attend, quelqu'un à qui on pourra poser plein de questions sur des sujets qui ne sont habituellement pas couverts par les magnétophones des autocars traditionnels.

Carnet d'adresses

. Adelaide (www.adelaidegreeters.asn.au)
. Buenos Aires (www.cicerones.org.ar/en/index.htm)
. Chicago (www.chicagogreeter.com/index.html)
. Houston (www.houstongreeter.org)
. New York (www.bigapplegreeter.org)
. Toronto (www.toronto.ca/tapto/)
. Paris (www.parisgreeter.org/)

Louise Gaboury